Oh mon dieu... Elle est libérée de ses conditions de vie...
C'est un lapin que j'ai trouvé dans la rue à Paris en bas de mon immeuble il y a 9 ans, des gamins la poursuivait avec des bâtons. Apparemment, début août 2009, une mère et sa fille ont préféré partir en vacances et se sont délesté de ce petit être sans défense. J’étais étudiante et n'avais pas beaucoup de ressources et malgré les bonnes âmes qui lui laissait des granules et un bol d'eau, elle n'aurait pas fait long feu avec la réouverture du garage dans la cour de l'immeuble. Je l'ai récupéré et mise dans un grand carton que j'avais perforé et me suis directement mise en quête d'une cage, de nourriture et de conseils car en matière de lapin je n'y connaissait rien.
En ma présence elle a toujours eu sa cage ouverte et la possibilité d'en sortir sur un grand draps que j'avais placé devant (avec une tente et des ponts en bois pour se cacher), de sauter sur le canapé, sur le balcon lors des beaux jours ou dans le jardin chez mes parents ou même le miens lorsque j'ai vécu en maison, je lui avais même acheté un enclos. Toujours sous ma surveillance, pour sa propre sécurité, à cause des chats, des rapaces, des fils électriques... Elle m'a grignoté des coussins, des rideaux, des fils de casque audio, des vêtements mais c'est pas grave, je l'aimais trop.
Elle n'a jamais manqué de foin (de Crau), de salade, de carottes, de soins vétérinaires et de friandises. Elle m'a accompagné partout dans mes déplacements, dans mes changements de vie. Je me suis toujours adaptée.
C’était un lapin très craintif, pas du tout câlin, mais qui pouvait se laisser caresser pendant des heures. Elle ne se sentais en sécurité que dans sa maison de bois dans sa cage.
Vers la fin je la laissais tranquille et ne la prenais que pour la sortir dehors ou lui faire quelques câlins car elle était très maigre et j'avais peur de lui faire mal et lorsqu'elle devait ressauter à l’intérieur de sa cage, j'avais peur qu'elle se blesse car c’était devenu plus difficile.
A 23h, vers chez moi à la campagne, difficile de trouver un vétérinaire de garde et encore plus dur un spécialiste des NAC. Je pensais l’emmener ce matin...
Et elle mangeait, certes moins, mais ses carottes étaient grignotées et des feuilles de salades avaient disparu.
Comment savoir, comment faire la différence, entre une fin de vie et une potentielle maladie...
Je sentais venir la fin...elle bougeait moins et pouvait rester longtemps au milieu de sa cage, dans le vague, la tète un peu penché. Mon veto m'a dit que c’était normal, que comme pour les humains, les animaux qui vieillissent présentent les même signes et que du moment qu'elle mangeait, tout allait bien. Elle devait être un peu sourde car elle ne m'entendait plus trop m'approcher et un de ses yeux était devenu blanc. J'essayais quand même de la prendre pour lui couper les ongles avec la hantise de lui faire mal, je vérifiais ses dents et son arrière train régulièrement car elle restait couchée dans ses excréments et ne prenaient plus la peine d'aller coté litière.
Elle a vécu a mes cotés pendant presque une décennie, elle faisait partie de ma vie et je l'aimais comme mon enfant.
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